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Suite internationale

15 Jan

Je m’étais aperçu que mon champ littéraire se limitait principalement à la littérature américaine, celle des années 1960 à 1980, et française. De retour au Québec, je m’étais remis à la lecture de romans québécois, logique! Pour diversifier mes lectures, je m’étais fixé la contrainte de la suite internationale: c’est-à-dire enchaîner les livres sans jamais retrouver deux auteurs provenant du même pays. J’arrivais toujours à 5 ou 6, mais après, cela devenait plus difficile, j’avais besoin de relire un Carver, un Bukowski, un Fante.

Je viens juste de terminer ma plus longue série, soit 8 auteurs originaires de pays différents.

Angleterre (Barnes); Irlande (Lynch); Québec (Wilhemly); Turquie (Ali); États-Unis (Bukowski); France (Duras); Russie (Tchékhov); Autriche (Musil).

La série s’est arrêtée avec, à nouveau, un livre français, mais quel livre: Ceux qui n’en mènent pas large, de Martinet, fabuleux!

Je me promets néanmoins de retenter le coup et de viser 10 auteurs de pays différents. L’important, la prochaine fois, sera d’être préparé. En fait, pour réussir, il faut avoir des réserves dans sa bibliothèque, car c’est bien parce que ma section de livres non lus est majoritairement américaine et française que je retombe, inévitablement, sur un auteur provenant d’un pays déjà lu. Il faut diversifier sa bibliothèque dit l’assemblée! Et oui, c’est ce que je ferai… entre temps, un Carver, je vous en prie!

Coups de cœur 2015

2 Jan

Une fille, qui danse, JBarnes

L’ombre des forêts, JPMartinet

Les sangs, AWilhemly

La conjuration des imbéciles, JKToole

Ethan Frome, EWharton

 

Ça faisait longtemps…

1 Déc

Ça faisait longtemps que je voulais lire un livre pareil: une sorte d’empire des sens d’Ôshima, l’amour poussé jusqu’à la mort, associé à la légèreté de Kawabata dans les belles endormies. C’est ce que j’ai ressenti à la lecture de les sangs d’Audrée Wilhemly.
Même si l’auteur s’amuse à changer de personnages (7 fois), à changer de voix, il reste néanmoins toujours enfoui en elles, une douceur, de l’ordre du respect, comme le vieil homme étendu près de la belle endormie. Il se dégage un sentiment d’immense sécurité. Il suffit d’être attentif au souffle et aux gonflements de la poitrine de celle qui dort.
Même si dans le roman de Wilhemly la plupart des héroïnes se révoltent (elles le font presque toutes), elles le font sans jamais trop y croire. Elles le font comme on gronde parfois un enfant, sans trop de conviction, en accentuant les gestes pour paraître crédible. Cette délicatesse amène une sorte d’insouciante face à la tragédie qui est connue d’avance. Elles savent toutes qu’il y aura du sang et une mort, la leur. Sans jamais s’appesantir, les femmes de Féléor virevoltent devant la mort, danse sur la pointe des pieds, même affaler sur le plancher, dans des moments qu’elles savent qui seront intensément vécus.