Pendant une lecture, il nous arrive inévitablement d’établir des liens entre ce qu’on lit et d’autres lectures faites antérieurement. Cela se fait presque de manière naturelle, sans que l’on ait à les chercher, parfois même à notre insu. Ces rapprochements possibles peuvent être de différentes natures. Parfois c’est le style, d’autre fois, les personnages, l’histoire et souvent une atmosphère étrangement comparable. Cela se produit suffisamment régulièrement pour que je décide d’en faire une nouvelle catégorie. Voici deux rapprochements qui m’ont toujours semblé évident, même si, sans réellement chercher, je n’ai pas lu de pareille association.
D’abord La peau de Malaparte m’a étrangement fait penser à La mort dans l’âme de Sartre. Publiés la même année (1949) et avec le même arrière plan de la guerre, j’ai retrouvé la même sensation d’échec et de désarroi face à ces événements. Il a y aussi une écriture qui a vieillit, provenant d’une autre même époque, pourrait-on dire.
Un autre rapprochement peut-être fait entre les deux personnages hors normes de Martinet et de Toole: entre Jérôme Bauche et Ignatius Reilly. Il y a bien un quelque chose qui nous oblige à faire le rapprochement. Est-ce le rapport amour/haine avec la mère? Est-ce la misanthropie? L’incapacité de vivre en société? Le refus de se plier à toutes normes? Ou dans un autre registre, cela à peut-être à voir avec l’écriture et le style: drôle, voire hilarant? Dans tous les cas, deux lectures qui m’ont régalé à peu près de la même façon.